Près de vingt ans après la mise en œuvre du " consensus de Washington " (1990), quel bilan peut-on tirer de la " bonne gouvernance " que les grandes institutions économiques internationales ont tenté d'imposer aux pays du Sud ? Et quels enseignements sur la mondialisation se dégagent des trajectoires contrastées qu'affichent les continents en développement ? Contre toute attente, les pays qui ont le plus bénéficié de la globalisation sont ceux qui, comme la Chine, l'Inde ou le Vietnam, ont le moins respecté ses règles. En comparaison, l'Amérique latine, qui s'était conformée aux principes de l'orthodoxie économique, n'a enregistré que de mauvais résultats. Ce n'est donc pas la libéralisation en soi qui permet le succès économique, mais les stratégies pragmatiques adoptées par les gouvernements, tenant compte des mutations indispensables mais aussi des caractéristiques nationales.
En rapprochant les évolutions réelles des théories dominantes sur la croissance et le développement, Dani Rodrik insiste sur la nécessité de faire rapidement évoluer les paradigmes de la mondialisation. Selon lui, il ne s'agit plus de libéraliser davantage, mais de créer dans chaque pays l'espace politique permettant de traiter les problèmes que pose l'ouverture. Ce premier ouvrage traduit en français de cet économiste à la renommée internationale réunit quatre essais (dont deux études de cas, Inde et Amérique latine), indispensables pour comprendre l'articulation entre développement et mondialisation.
Les auteurs de ce livre racontent comment la loi de 2013 appelée "séparation et régulation de l'activité bancaire" ne sépare finalement pas les activités de marché mais en filialise simplement une toute petite partie.
En France la banque mixte reste toute-puissante, et son poids condamne la France à dépendre des caprices des marchés. Les auteurs plaident pour une régulation plus exigeante et pour des investissements à plus long terme, comme base d'une prospérité durable.
La croissance : un remède à tous les maux ! Tel est le discours martelé par nos dirigeants depuis des décennies, qu'il s'agisse de réduire le chômage, de régler le problème des retraites, de résorber les inégalités ou de surmonter la crise écologique. Et si la croissance n'était pas la solution, mais le problème ? Elle est désormais un facteur de crise, une menace pour la planète et un obstacle au progrès. Faut-il pour autant nous résoudre à une austérité punitive ? Certes non, affirme Jean Gadrey, qui prône une société privilégiant le "mieux-être" et non le "plus-avoir". Une société qui doit, et peut, viser le plein-emploi ainsi qu'un haut niveau de protection sociale pour tous. C'est le chemin d'une autre prospérité qui est ici proposé, plus juste, moins violente, et donc réellement durable.
Décrypter la question des énergies pour construire notre avenir énergétique et relever le défi climatique.
Depuis un siècle, l'humanité dispose de quantités très abondantes d'énergies, notamment fossiles. Chardbon, pétrole et gaz ont façonné notre monde, permis nos modes de vie, et ils assurent toujours l'essentiel de notre confort.
En contrepartie, leur combustion menace la stabilité climatique, qui a permis à nos sociétés de se développer. Nous nous retrouvons donc face à un impératif : pour contenir le réchauffement climatique, il nous faut renoncer aux énergies fossiles.
Nous devons notamment passer à l'életricité bas-carbone pour conserver les services actuellement rendus par les énergies fossiles. Mais comment la produire ? Eolien, solaire, nucléaire... quel bouquet allons-nous bâtir ? Ces technologies suffiront-elles à assurer la satisfaction de nos besoins ? Ingénieur et vulgarisateur sur les questions d'énergie et de climat, Maxence Cordiez brosse un tableau complet des réalités énergétiques qui conditionnent notre avenir.
Le débat public est trop souvent monopolisé par des experts autoproclamés qui assènent leurs (contre-)vérités sur la dette, le chômage, la fiscalité... Mais qui sont au juste ces " experts " ? Quelles sont leurs compétences ? Et, surtout, sont-ils indépendants et désintéressés ?
Outre leurs erreurs et aveuglements, Laurent Mauduit nous révèle l'affairisme, les compromissions, et le double jeu politique dont certains se rendent coupables.
Une petite caste, soumise au pouvoir de la finance, truste le débat d'idées en France. Et elle n'a qu'un seul intérêt : le sien.
Serait-ce la fin du rêve américain ? L’espérance de vie aux États-Unis a récemment baissé : du jamais-vu en Occident depuis 1918. Durant les deux dernières décennies, le nombre des suicides ou des décès dus à l’alcoolisme et à la consommation de drogues n’a cessé d’augmenter. Anne Case et le prix Nobel d’économie Angus Deaton ont été les premiers à tirer la sonnette d’alarme face à ce phénomène qui affecte principalement la classe ouvrière blanche. Ils dressent dans cet ouvrage le portrait d’une Amérique dont le système économique et social conduit à l’enrichissement toujours plus important des riches, tandis qu’il abandonne les non-diplômés, autrefois portés par l’American Dream et désormais condamnés au désespoir. Les auteurs livrent une analyse puissante de la façon dont les excès du capitalisme détruisent les classes populaires américaines et ruinent tous leurs espoirs. Ils proposent également des pistes pour enrayer cette spirale mortifère.
On peut appeler " glorieuses " les trente années pendant lesquelles le peuple français a été affranchi des grandes contraintes de la rareté millénaire, a triplé son niveau de vie et le pouvoir d'achat des salaires les plus faibles, a profondément transformé son genre de vie.
Jean Fourastié, qui a intensément vécu toute cette période en témoin attentif et informé _ ses travaux sur la France et le monde moderne ont une autorité internationale _, fait ici l'histoire économique, sociale et culturelle de cette période, mettant en évidence les mécanismes essentiels de l'évolution et sans dissimuler, au contraire, les désillusions, les troubles et les inquiétudes qui sont aujourd'hui les nôtres. Son livre est devenu un véritable classique.
« Ce “magnifique pays d’assistés”, c’est ainsi que nous voit The Guardian de Londres. Pays de fonctionnaires, de retraités, de profiteurs de l’État-providence. Certes, The Guardian reconnaît que grâce au système de Sécurité sociale il y a moins d’écart entre les riches et les pauvres en France qu’au Royaume-Uni ; mais ce système de providence étatique diminue notre esprit de conquête. Refus du risque égale rente, égale peur ? Bureaucratie égal inefficacité ? Vraies ou fausses questions ? Elles sont au cœur des reproches des patrons, qui ne cessent de râler contre les formulaires qu’on leur demande sans cesse de remplir et contre cette bureaucratie… qui ne se laisse pas faire. »
Ce mélange unique d’histoire économique, de liberté pamphlétaire, de traditions bousculées, de foucades, de bagarres utiles ou de mécontentements joyeux : c’est la parole de Bernard Maris, et son regard incomparable. Mais oui, souriez, vous êtes français ! Traversez notre beau et bizarre pays, comprenez-le, aimez-le, changez-le !
Face aux pénuries qui pèsent sur nos approvisionnements, il apparaît urgent de relocaliser les productions qui permettent de satisfaire nos besoins. Pourtant, fabriquer localement ce que nous consommons ressemble à une gageure : pour produire plus de choses, y compris grâce aux technologies les plus avancées, il faut davantage de matières premières, et d'énergies.
Ces ressources, qui viennent presque toutes d'autres pays, nous maintiennent dépendants des chaos du monde. Produire plus revient aussi à polluer davantage, alors même que nous nous sommes engagés à réduire nos émissions de GES. Tana que nos biens de consommation sortent d'usines lointaines, nous pouvons ignorer leur impact sur la planète.
Construire notre autonomie va nous obliger à renoncer à l'accessoire pour l'essentiel, car relocaliser ne sera possible que si nous acceptions de consommer, de posséder et de jeter moins.
Il n’y a pas d’alternative aux politiques libérales ? Réveillez-vous, le monde a changé ! Si vous plongez dans les travaux de recherche des économistes, dans les gros rapports des institutions internationales, voici ce qui ressort : il y a trop d’inégalités, trop de finance, les salaires ne progressent pas assez, il faut plus d’investissements publics, lutter contre les paradis fiscaux et promouvoir la lutte contre le changement climatique !
Le libéralisme économique a perdu la bataille intellectuelle. Il peut perdre la bataille politique. Une mondialisation régulée, c’est possible, une finance au service de l’économie aussi. L’Europe n’empêche pas les politiques nationales : la France peut développer sa propre politique industrielle, faire reculer le chômage, réduire les inégalités, sortir du « tout croissance ». Et pas besoin d’en passer par le rejet de l’autre, comme Trump, ou par le rejet de l’Europe, comme avec le Brexit. On peut, aujourd’hui, suivre une voie progressiste et écologique sans sortir de la mondialisation ou de l’Europe.
Un corpus impressionnant de travaux donne désormais les armes intellectuelles pour définir en France, en Europe, une autre politique économique. Il fallait en faire la synthèse, organisée, pédagogique, accessible. C’est fait.
Lorsque après avoir enseigné en ZEP l'auteur est muté dans le lycée prestigieux d'un quartier chic, il découvre à quel point l'école est gangrenée par l'argent. Quand on a été élevé dans l'idée que l'école française se devait d'être publique, gratuite et méritocratique, c'est un vrai choc culturel.
La compétition pour accéder aux meilleures formations est devenue féroce. Elle angoisse les parents, prêts à de lourds sacrifices pour assurer l'avenir de leurs enfants. Dans cette course effrénée, tous les moyens sont bons : déménager pour intégrer les établissements réputés, payer des formations coûteuses, du soutien scolaire et autres coaching, stages à l'étranger et préparations aux concours. Quant au tourisme scolaire, il permet de contourner la sélection pour obtenir des diplômes prestigieux.
Certes, " petits cours " et écoles payantes ne datent pas d'hier. Mais un inventaire systématique montre que nous avons changé d'échelle et que notre système éducatif en est complètement transformé. Des groupes financiers achètent et revendent des écoles par dizaines. Les universités elles-mêmes multiplient les formations payantes. L'énorme pression du chômage des jeunes, l'appauvrissement de l'État et le dynamitage des diplômes par la construction européenne sont passés par là. Un état des lieux édifiant.
Chômage, dette, mondialisation, retraites, environnement… Comment se fait-il que les économistes se déchirent sur ces questions ?
Eux qui se réclament de la « science économique », ne disposent-ils pas d’instruments leur permettant d’apporter des réponses à ces questions si pressantes ? La thèse de ce livre est que les économistes ne sont pas seulement limités par la complexité de la réalité ou par l’impossibilité de prévoir le futur. En fait, si les débats entre économistes sont si âpres, c’est parce qu’ils se représentent différemment l’économie – parfois sans même s’en rendre compte. L’ouvrage retient quatre représentations ou visions de l’économie : l’économie comme marché, comme circuit, comme système de pouvoir, ou comme sous-ensemble de la nature et de la société. Connaître les fondements de la pensée économique c’est donc comprendre que la « réalité » économique ne se donne jamais immédiatement à voir, mais doit être saisie à travers divers modes de représentation.
« Ce “magnifique pays d’assistés”, c’est ainsi que nous voit The Guardian de Londres. Pays de fonctionnaires, de retraités, de profiteurs de l’État-providence. Certes, The Guardian reconnaît que grâce au système de Sécurité sociale il y a moins d’écart entre les riches et les pauvres en France qu’au Royaume-Uni ; mais ce système de providence étatique diminue notre esprit de conquête. Refus du risque égale rente, égale peur ? Bureaucratie égal inefficacité ? Vraies ou fausses questions ? Elles sont au cœur des reproches des patrons, qui ne cessent de râler contre les formulaires qu’on leur demande sans cesse de remplir et contre cette bureaucratie… qui ne se laisse pas faire. »
Ce mélange unique d’histoire économique, de liberté pamphlétaire, de traditions bousculées, de foucades, de bagarres utiles ou de mécontentements joyeux : c’est la parole de Bernard Maris, et son regard incomparable. Mais oui, souriez, vous êtes français ! Traversez notre beau et bizarre pays, comprenez-le, aimez-le, changez-le !