Il n'y aura pas d'empire américain. Le monde est trop vaste, trop divers, trop dynamique pour accepter la prédominance d'une seule puissance. L'examen des forces démographiques et culturelles, industrielles et monétaires, idéologiques et militaires qui transforment la planète, ne confirme pas la vision aujourd'hui banale d'une Amérique invulnérable. Emmanuel Todd trace ici le tableau plus réaliste d'une très grande nation dont la puissance a été incontestable, mais dont le déclin relatif paraît irréversible. Les États-Unis étaient indispensables à l'équilibre du monde ; ils ne peuvent aujourd'hui maintenir leur niveau de vie sans les subsides du monde.L'Amérique, par son activisme militaire de théâtre dirigé contre des États insignifiants, tente de masquer son reflux. La lutte contre le terrorisme, l'Irak et "l'axe du mal" ne sont plus que des prétextes.Parce qu'elle n'a plus la force de contrôler les acteurs économiques et stratégiques majeurs que sont l'Europe et la Russie, le Japon et la Chine, l'Amérique perdra cette dernière partie pour la maîtrise du monde. Elle redeviendra une grande puissance parmi d'autres.
« Ce livre n'a pas été écrit "pour" ou "contre" l'Europe. Il teste une hypothèse sur le lien entre diversité des structures familiales et diversité des trajectoires historiques. Mais j'espère qu'il permettra à certains européistes de sonder l'épaisseur anthropologique des nations. J'espère que certains d'entre eux, partant comme moi de bons sentiments européens, arriveront aussi à la conclusion que le traité de Maastricht est une œuvre d'amateurs, ignorants de l'histoire et de la vie des sociétés. »
Nous vivons une révolution anthropologique.
Nous la sentons dans le mouvement #MeToo, dans la dénonciation du féminicide, dans une critique de plus en plus pugnace de la domination patriarcale.
Pourquoi cette montée soudaine d’une conception antagoniste du rapport entre hommes et femmes ?
Dans cet ouvrage, Emmanuel Todd, informé de ses recherches d’anthropologue, avance que l’émancipation des femmes a pour l’essentiel déjà eu lieu mais qu’elle conduit à des contradictions nouvelles. En même temps qu’à la liberté, les femmes accèdent à l’anxiété économique, à l’anomie, au ressentiment - individuel et de classe.
Pour comprendre notre présent, il retrace, depuis l’origine, l’évolution de la relation homme/femme dans l’espèce homo sapiens. Il mène aussi une large étude empirique de la convergence entre hommes et femmes et des différences qui continuent de les séparer - d’éducation, de métier, de longévité, de suicide ou d’homicide, de comportement électoral ou de racisme. Il montre comment la libération des femmes a permis l’effondrement de la religion et de l’homophobie, contribué au recul de l’industrie, conduit à l’essor de la bisexualité et au phénomène transgenre.
Un livre qui s’efforce de comprendre, hors des sentiers trop fréquentés de l’idéologie, les paradoxes profonds de notre révolution.
L'implosion de l'URSS a remis l'histoire en mouvement. Elle avait plongé la Russie dans une crise violente. Elle avait surtout créé un vide planétaire qui a aspiré l'Amérique, pourtant elle-même en crise dès 1980. Un mouvement paradoxal s'est alors déclenché : l'expansion conquérante d'un Occident qui dépérissait en son coeur. La disparition du protestantisme a mené l'Amérique, par étapes, du néo-libéralisme au nihilisme ; et la Grande-Bretagne, de la financiarisation à la perte du sens de l'humour. L'état zéro de la religion a conduit l'Union européenne au suicide mais l'Allemagne devrait ressusciter. Entre 2016 et 2022, le nihilisme occidental a fusionné avec celui de l'Ukraine, né lui de la décomposition de la sphère soviétique. Ensemble, OTAN et Ukraine sont venus buter sur une Russie stabilisée, redevenue une grande puissance, désormais conservatrice, rassurante pour ce Reste du monde qui ne veut pas suivre l'Occident dans son aventure. Les dirigeants russes ont décidé une bataille d'arrêt : ils ont défié l'OTAN et envahi l'Ukraine. Mobilisant les ressources de l'économie critique, de la sociologie religieuse et de l'anthropologie des profondeurs, Emmanuel Todd nous propose un tour du monde réel, de la Russie à l'Ukraine, des anciennes démocraties populaires à l'Allemagne, de la Grande-Bretagne à la Scandinavie et aux États-Unis, sans oublier ce Reste du monde dont le choix a décidé de l'issue de la guerre.