Dans les médias dominants, le débat sur la construction européenne se réduit le plus souvent à des lieux communs ou à des anathèmes : « L Europe, c est la paix et la prospérité pour tous, parce qu ensemble on est plus fort. » « Quitter l Union européenne serait une catastrophe économique, entraînerait le repli sur soi et le triomphe du nationalisme »... Mais qu en est-il vraiment ? L Europe est-elle une « belle idée en soi » ? La « construction européenne » a-t-elle, comme on le proclame depuis tant d années, rapproché les peuples d Europe et garanti la paix ? Le fonctionnement de l Union est-il démocratique ? Ses institutions sont-elles réformables ? C est à toutes ces questions qu Olivier Delorme répond en trente (et un) chapitres courts, argumentés et accessibles à tous, même lorsqu il s agit d économie et de monnaie (deux domaines bien trop sérieux pour les abandonner aux idéologues de l économie libérale). Pour lui, il est temps de rompre avec 60 ans de mensonges et d enfumage ! Car le « déficit démocratique » que concèdent certains europhiles n est pas le résultat d une dérive du projet initial, mais bien celui de l idéologie qui le sous-tend depuis l origine, une idéologie qui vise à saper jour après jour l État social et la démocratie que les combats des générations passées nous ont légués. Comme tous les empires, l Union européenne s effondrera un jour. Mais faut-il attendre ce naufrage ? Ou redonner des perspectives d avenir à notre pays ne suppose-t-il pas d en sortir au plus vite ? Alors qu approchent des scrutins majeurs, chaque citoyen doit être conscient que la « question européenne » détermine aujourd hui la plupart des choix politiques.
Pourquoi une telle somme ?
Parce que d’hier à aujourd’hui, les Balkans ont été et demeurent une des frontières essentielles de l'Europe. Et que l’oubli du temps long par les puissances européennes a nourri des catastrophes en chaîne au cours des siècles.
Les Balkans, zone frontière ? C’est un euphémisme : ici se heurtent les chrétientés romaine et byzantine, bientôt orthodoxe ; la chrétienté dans son ensemble et l’islam ; les empires européens et la puissance ottomane ; les empires européens entre eux, à commencer par la maison d’Autriche, le tsar de Russie et la couronne britannique ; les idées impériales et la révolution des États-nations ; les États-nations fondés sur un grand récit historique unitaire et des minorités nationales qui aspirent à la reconnaissance de leurs droits ; le cours impérieux des guerres locales, régionales, mondiales et froide et un brassage incessant des populations qui rend vain tout espoir d’États ethniquement homogènes. Pour ne rien dire des promesses des idéaux démocratiques européens et du cynisme des puissances face à leur Orient compliqué.