Le XXè siècle a été particulièrement belligène. Aux deux guerres mondiales se sont ajoutés les conflits d'Extrême-Orient, Corée, Viêt-nam, les guerres de décolonisation, Indochine, Algérie, celles du Proche-Orient, la guerre du Golfe... Ces conflits ont mis en jeu des forces très diverses : des troupes conventionnelles ou des armées révolutionnaires. Pour l'homme, toutes ces guerres présentent un caractère différent. Elles impliquent des appelés, des réservistes ou des engagés. La combativité a dû s'adapter à toute une série d'armes nouvelles, artillerie lourde, blindé, aviation, armes chimiques. Les pertes ont été extrêmement variables, de quelques dizaines à plusieurs millions de morts parfois. Au cours du siècle, le combattant a connu la guerre traditionnelle mais aussi des mutations profondes. Ainsi, l'efficacité croissante des services de santé, ou encore les sorts divers réservés aux prisonniers de guerre. Certains pays ont appliqué strictement les conventions internationales, d'autres leur ont infligé des traitements que l'on croyait révolus. Autre caractère du XXè siècle, le culte des morts, tout au moins chez les Occidentaux, est associé, pour la première fois dans l'Histoire, à des cimetières militaires considérés comme lieux de mémoire. Dernière innovation, le statut changeant des anciens combattants, tenus pour des héros ou des parias par les opinions publiques, suivant la nature des conflits. Dans tous les domaines, on observe une grande variété de comportements, à la mesure de la guerre elle-même qui reste, suivant la formule de Clausewitz, "un caméléon".
Contrairement à ce que les historiens ont longtemps laissé entendre, la France ne s’est pas recroquevillée sur elle-même après la perte de ses colonies nord-américaines et caribéennes au tournant du XIXe siècle. L’impérialisme français a pris de nouvelles formes, moins visibles, et s’est déployé dans de nouvelles régions, notamment au Moyen-Orient et en Amérique latine.
C’est l’histoire de cet "empire de velours" que retrace David Todd, depuis la chute de l’Empire napoléonien en 1815 jusqu’à l’avènement de l’empire colonial de la IIIe République. Doux mais cynique, cet empire informel a mobilisé divers instruments d’influence, aussi discrets qu’efficaces. Pendant que l’industrie du luxe convertissait une partie des élites étrangères à l’« art de vivre à la française », des dispositifs commerciaux, financiers ou juridiques sophistiqués plaçaient des pays entiers sous la tutelle silencieuse de la France.
Étudiant la politique étrangère et économique des régimes qui se sont succédé après la Révolution – Restauration, monarchie de Juillet, Second Empire –, David Todd propose de repenser l’histoire de l’impérialisme français, trop souvent limitée à la politique coloniale de la IIIe République et trop exclusivement associée à l’idéologie républicaine. Cette remarquable enquête montre également que cet empire de velours fut moins le concurrent que le partenaire de l’impérialisme britannique dans le processus de « mondialisation » du XIXe siècle, c’est-à-dire l’intégration de la planète au profit de l’Europe occidentale.
Rappelant que l’impérialisme ne se limite pas aux conquêtes territoriales, ce livre nous invite finalement à réfléchir aux étonnants parallèles que l’on peut établir entre l’empire de velours français du XIXe siècle et les empires informels contemporains, notamment celui des États-Unis depuis le milieu du XXe siècle ou celui de la France en Afrique subsaharienne depuis 1960.
Jean-Luc Leleu entend explorer le fonctionnement global de la Wehrmacht face au spectre de la défaite. Il s'agit de comprendre les acteurs plutôt que raconter les événements. Pour ce faire, les forces armées allemandes sont étudiées au prisme de la bataille de Normandie à l'été 1944 : une confrontation qui a vu quelque 640 000 soldats du Reich s'opposer pendant douze semaines à près de 2 millions de combattants alliés. Deux volets structurent le livre. Le premier consiste à appréhender la manière dont les stratèges allemands ont anticipé l'offensive alliée et y ont préparé leurs troupes. A cet égard, le Débarquement est analysé en fonction des réactions dans une situation d'extrême urgence. Comment réagissent les acteurs d'une chaîne de commandement face à un événement majeur aux contours mal définis, sur la base d'informations parfois erronées, souvent imprécises, toujours parcellaires ? Ceux qui commandent prennent-ils (ou ne prennent-ils pas) les bonnes décisions en temps et en heure ? Il apparaît ainsi que les premières contre-mesures allemandes furent loin d'être efficaces, faute de pouvoir localiser le point d'effort exact des Alliés.
Le second grand volet concerne les attitudes rencontrées au combat au sein d'une institution militaire évoluant ici dans le cadre de la dictature nazie. L'analyse des pertes (tués, blessés, malades et prisonniers de guerre) permet tout d'abord de déterminer le degré de consentement au sacrifice et de mesurer quelles sont les catégories de personnels qui, selon l'âge, le grade, la fonction et l'unité, portèrent le fardeau du combat. Ensuite elle permet de toucher du doigt l'intensité des combats au fil des semaines et de déterminer les points de rupture dans la combativité des troupes.
Sous couvert d'un sujet - la Wehrmacht - maint fois exploré, c'est donc une étude riche et originale que nous livre cet éminent spécialiste de la Seconde Guerre mondiale.
Dans un petit village abandonné de la "zone grise", coincé entre armée ukrainienne et séparatistes prorusses, vivent deux laissés-pour-compte: Sergueïtch et Pachka. Désormais seuls habitants de ce no man’s land, ces ennemis d’enfance sont obligés de coopérer pour ne pas sombrer, et cela malgré des points de vue divergents vis-à-vis du conflit. Aux conditions de vie rudimentaires s’ajoute la monotonie des journées d’hiver, animées, pour Sergueïtch, de rêves visionnaires et de souvenirs. Apiculteur dévoué, il croit au pouvoir bénéfique de ses abeilles qui autrefois attirait des clients venus de loin pour dormir sur ses ruches lors de séances d’"apithe´rapie". Le printemps venu, Sergueïtch décide de leur chercher un endroit plus calme. Ayant chargé ses six ruches sur la remorque de sa vieille Tchetviorka, le voilà qui part a` l’aventure. Mais même au milieu des douces prairies fleuries de l’Ukraine de l’ouest et du silence des montagnes de Crimée, l’œil de Moscou reste grand ouvert...
"Je m'appelle Frédéric Pierucci, ancien patron d'une des filiales d'Alstom. Après avoir été contraint au silence, j'ai décidé de révéler les dessous d'un thriller à 12 milliards de dollars.En avril 2013, j'ai été arrêté par le FBI pour une affaire de corruption. Je n'ai pas touché un centime, mais les autorités américaines m'ont emprisonné pendant plus de deux ans. Un véritable chantage pour obliger Alstom à payer une gigantesque amende et à se vendre à General Electric, son grand concurrent américain. Mon histoire illustre la guerre secrète que les États-Unis livrent à l'Europe en détournant le droit et la morale pour les utiliser comme des armes économiques. L'une après l'autre, nos plus grandes sociétés (Alcatel, Total, SociétéGénérale, etc.) sont déstabilisées. Et ce n'est qu'un début..."
Depuis la fin de la guerre froide, les rapports de force entre les puissances s'articulent autour d'enjeux économiques. Les gouvernements de la planète, dans leur grande majorité, ne cherchent plus aujourd'hui à conquérir des terres ou à établir leur domination sur de nouvelles populations, mais à construire un potentiel industriel et une force de frappe commerciale capable d'apporter devises et emplois sur leur territoire. En parallèle, l'essor de la mondialisation a transformé la libre-concurrence « aimable », limitée et encadrée, en une « hypercompétition » généralisée.Quelles sont les raisons qui ont amené le monde vers cette guerre économique ? Sous quelles formes se manifeste-t-elle ? Quels acteurs fait-elle s'affronter ? Quelles conséquences peuvent en découler pour les nations, les collectivités, les organisations et les individus au XXI siècle ? Et enfin, est-il possible d'inventer la « paix économique » ?Illustré par de nombreux exemples concrets de batailles économiques récentes, cet ouvrage propose une synthèse sur un concept né dans les années 1990 aux États-Unis, celui de « guerre économique ». Il propose une analyse des stratégies géoéconomiques actuelles.
Puissances étrangères, multinationales, officines de renseignement privées : les adversaires ne révèlent que rarement leurs intentions. Comment gagner ? met en avant celles et ceux qui se battent et obtiennent des succès sur des fronts souvent méconnus de la guerre économique.
Des victoires remportées à bas bruit, mais vitales pour l’intérêt collectif. Des spécialistes de la guerre économique et de la guerre de l’information éclairent les stratégies possibles de la France dans ces combats de l’ombre.
Contrairement à ce que les historiens ont longtemps laissé entendre, la France ne s’est pas recroquevillée sur elle-même après la perte de ses colonies nord-américaines et caribéennes au tournant du XIXe siècle. L’impérialisme français a pris de nouvelles formes, moins visibles, et s’est déployé dans de nouvelles régions, notamment au Moyen-Orient et en Amérique latine.
C’est l’histoire de cet "empire de velours" que retrace David Todd, depuis la chute de l’Empire napoléonien en 1815 jusqu’à l’avènement de l’empire colonial de la IIIe République. Doux mais cynique, cet empire informel a mobilisé divers instruments d’influence, aussi discrets qu’efficaces. Pendant que l’industrie du luxe convertissait une partie des élites étrangères à l’« art de vivre à la française », des dispositifs commerciaux, financiers ou juridiques sophistiqués plaçaient des pays entiers sous la tutelle silencieuse de la France.
Étudiant la politique étrangère et économique des régimes qui se sont succédé après la Révolution – Restauration, monarchie de Juillet, Second Empire –, David Todd propose de repenser l’histoire de l’impérialisme français, trop souvent limitée à la politique coloniale de la IIIe République et trop exclusivement associée à l’idéologie républicaine. Cette remarquable enquête montre également que cet empire de velours fut moins le concurrent que le partenaire de l’impérialisme britannique dans le processus de « mondialisation » du XIXe siècle, c’est-à-dire l’intégration de la planète au profit de l’Europe occidentale.
Rappelant que l’impérialisme ne se limite pas aux conquêtes territoriales, ce livre nous invite finalement à réfléchir aux étonnants parallèles que l’on peut établir entre l’empire de velours français du XIXe siècle et les empires informels contemporains, notamment celui des États-Unis depuis le milieu du XXe siècle ou celui de la France en Afrique subsaharienne depuis 1960.
La France n’aime pas le libre-échange. A gauche comme à droite, tous les sondages le montrent, les Français préfèrent le protectionnisme. L’ouverture au commerce international est source de malaise politique. L’identité économique de la France décrit l’émergence de cette culture protectionniste, entre la Révolution de 1789 et celle de 1848. Né au centre-droit de l’échiquier politique, le protectionnisme français séduit successivement la droite nationaliste, la gauche patriotique et les premiers mouvements socialistes. Le caractère démocratique et national des valeurs véhiculées par le discours protectionniste expliquent ce succès : égalité entre les producteurs, solidarité face à la concurrence internationale et rejet du modèle économique « anglais », industrialiste et inégalitaire. En Grande-Bretagne, libéralisme économique et libéralisme politique restent les côtés face et pile d’une même idéologie. En France, après le milieu du XIXe siècle, libéralisme économique et libéralisme politique se séparent pour souvent s’opposer. S’appuyant sur des sources originales – françaises, britanniques et allemandes –, L’identité économique de la France restitue l’intensité dramatique de ces débats qui ont contribué à forger le paysage idéologique français contemporain. L’histoire jette un éclairage saisissant sur la tension qui monte aujourd’hui entre la mondialisation économique et la culture démocratique française.
En 1906, Clemenceau, ministre de l’Intérieur, et le socialiste Jaurès s’affrontent à la Chambre. Un siècle plus tard, Manuel Valls et Gilles Candar ravivent ce débat inextinguible: comment et pourquoi la gauche doit-elle exercer le pouvoir?
451 degrés Fahrenheit représentent la température à laquelle un livre s'enflamme et se consume.Dans cette société future où la lecture, source de questionnement et de réflexion, est considérée comme un acte antisocial, un corps spécial de pompiers est chargé de brûler tous les livres, dont la détention est interdite pour le bien collectif.Montag, le pompier pyromane, se met pourtant à rêver d'un monde différent, qui ne bannirait pas la littérature et l'imaginaire au profit d'un bonheur immédiatement consommable. Il devient dès lors un dangereux criminel, impitoyablement poursuivi par une société qui désavoue son passé.
La vie de Jan Valtin se conjugue étroitement avec l’incendie révolutionnaire qui s’est propagé dans la monde entier au cours des années vingt et trente. Né en 1904, spartakiste à seize ans, responsable communiste à Hambourg et syndicaliste “dur”, Valtin parle plus de dix langues. Mousse, marin, puis capitaine, il est l’un des meilleurs agents du Komintern, alors très offensif. Figure de l’ombre et du secret, il appartient à cette avant-garde “rouge” qui tentait sans relâche de mener les masses ouvrières sur le chemin de l’insurrection armée. Obéissant, malgré ses doutes, aux consignes de son Parti, Valtin finira comme ses camarades par admettre que l’ennemi principal, en Allemagne, est d’abord la social-démocratie. Entre mille révélations passionnantes, ce livre dévoile aussi tout ce que l’accession de Hitler au pouvoir doit aux stratégies dictées par Moscou. Mais la Gestapo arrêtera Valtin en 1933 et l’enverra, comme des milliers de communistes et de socialistes, dans les premiers camps de concentration. Après des années de tortures, il échappe à l’enfer en faisant mine de jouer l’agent double au sein de son organisation. Bientôt pourchassé par les tueurs de la Guépéou comme par ceux de la Gestapo, il s’exile aux Etats-Unis et, sans rien renier de ses combats antérieurs, rédige d’un trait ce livre témoignage à couper le souffle.
La France n’aime pas le libre-échange. A gauche comme à droite, tous les sondages le montrent, les Français préfèrent le protectionnisme. L’ouverture au commerce international est source de malaise politique. L’identité économique de la France décrit l’émergence de cette culture protectionniste, entre la Révolution de 1789 et celle de 1848. Né au centre-droit de l’échiquier politique, le protectionnisme français séduit successivement la droite nationaliste, la gauche patriotique et les premiers mouvements socialistes. Le caractère démocratique et national des valeurs véhiculées par le discours protectionniste expliquent ce succès : égalité entre les producteurs, solidarité face à la concurrence internationale et rejet du modèle économique « anglais », industrialiste et inégalitaire. En Grande-Bretagne, libéralisme économique et libéralisme politique restent les côtés face et pile d’une même idéologie. En France, après le milieu du XIXe siècle, libéralisme économique et libéralisme politique se séparent pour souvent s’opposer. S’appuyant sur des sources originales – françaises, britanniques et allemandes –, L’identité économique de la France restitue l’intensité dramatique de ces débats qui ont contribué à forger le paysage idéologique français contemporain. L’histoire jette un éclairage saisissant sur la tension qui monte aujourd’hui entre la mondialisation économique et la culture démocratique française.
L’« atlantisme » a presque toujours été minoritaire dans la France de la guerre froide qui a imprimé à cet affrontement sa marque particulière.
Pendant ce conflit qui oppose les deux blocs d’un monde bipolaire, la France a mené une politique singulièreau sein de l’alliance occidentale. Davantage que les autres alliés des États-Unis face au bloc soviétique, elle a cherché à maintenir le cadre d’une « double sécurité » : face à l’URSS comme face à une éventuelle résurgence du militarisme allemand, alors que le souvenir de la Seconde Guerre mondiale restait proche. Elle a tenté, avec des responsables aussi divers que de Gaulle, Mendès France, Mitterrand, d’imaginer une sortie qui ne serait pas une victoire pure et simple sur l’URSS et ses satellites. Au total, si elle n’a pas « gagné » cette guerre de cinquante ans, la France ne l’a pas « perdue ». C’est déjà beaucoup.
Appuyée sur des archives inédites et des témoignages, cette somme historique sans précédent renouvelle fondamentalement notre vision du second XXe siècle.