Quelle vision stratégique pour la Suisse au 21ème siècle ? C’est à cette question de fond que s’emploie à répondre cet ouvrage, conçu à la base comme à la fois une enquête et un projet de recherche.
Riche de plus d’une douzaine d’entretiens d’experts et personnalités du monde économique, académique ou médiatique suisse, cet essai dessine à la fois les contours de la situation actuelle du pays, mais propose également des pistes de réflexion pour redonner à la Confédération les moyens de son autonomie, de son indépendance et de sa souveraineté.
« Découplage et désenclavement » représente la compilation de réflexions conceptuelles et de travaux de recherches en cours depuis plusieurs années chez son auteur autour des enjeux liés à la souveraineté et à la durabilité de son pays.
Même au sommet de leur puissance, les dictateurs les plus résolus rencontrent des échecs. Celui qu'a connu Hitler en juin 1940 dans ses plans contre la Suisse est rarement souligné.
L'histoire du projet hitlérien d'encerclement de la Suisse dévoile quelques failles dans la mécanique nazie. Trop confiant, le dictateur ne sait pas se faire entendre par un Mussolini obnubilé par les théâtres d'opérations méditerranéen, balkanique et africain. Il a suffi de la résistance plus tenace de l'Armée française des Alpes, dans l'indifférence de ses dirigeants politiques et militaires, pour enrayer la marche inéluctable conduisant à l'encerclement complet de la Suisse. Frustré, Hitler songera un temps à envahir la Suisse. Mais pressé par d'autres priorités et averti du prix élevé à payer pour cette invasion, il renoncera.
La catastrophe de la centrale nucléaire de Fukushima, au Japon, a mis une pression immense sur les pays producteurs d'énergie nucléaire. Face aux craintes de leurs populations, certains gouvernements ont pris la décision d'arrêter et de démanteler, dans un avenir proche, leurs installations nucléaires existantes, ainsi que d'écarter la filière nucléaire de leur politique énergétique future. Or la disponibilité des énergies fossiles diminue, le solaire et l'éolien ne sont pas encore capables de prendre le relais totalement. Mais au-delà des émotions, on aperçoit d'autres solutions, nucléaires elles aussi, révolutionnaires et pourtant déjà largement testées, et qui permettraient de régler les deux principaux reproches faits aux centrales actuelles : la sécurité et les déchets. Il s'agit d'une idée développée dans les années 50 à 70, puis perfectionnée dans les années 90 : les centrales fonctionnant au thorium et non pas à l'uranium ou au plutonium. Les réacteurs au thorium démontrent des qualités de sécurité intrinsèques exceptionnelles, que ce soit par leur forte capacité autorégulatrice, la facilité des arrêts d'urgence, l'absence de risque d'explosion et de fonte du réacteur. Avec une densité énergétique au kilogramme 200 fois supérieure à celle de l'uranium, nous disposons de réserves mondiales de thorium, réparties sur tous les continents, pour 10 000 ans au moins. La durée de vie des déchets se compte en centaines d'années, et non en centaines de milliers d'années, et leur volume est considérablement inférieur. Les caractéristiques du thorium rendent la fabrication d'une bombe atomique pratiquement inaccessible et, cerise sur le gâteau, les déchets actuels et le plutonium militaire peuvent être incinérés dans le coeur des centrales au thorium. Plusieurs gouvernements s'y intéressent de près. L'Inde et la Chine ont entrepris de développer des centrales au thorium à l'échelle industrielle. Si cette technologie est encore méconnue du grand public, il est cependant indispensable qu'elle soit intégrée au débat. Elle présente trop d'avantages pour être ignorée. Il est indispensable que les politiciens, tout comme les citoyens, aient connaissance de cette technologie. Ce livre présente de manière accessible cette voie prometteuse à de nombreux égards.
