Avec Les Fleurs du Mal commence la poésie moderne : le lyrisme subjectif s'efface devant cette « impersonnalité volontaire » que Baudelaire ... a lui-même postulée ; la nature et ses retours cycliques cèdent la place au décor urbain et à ses changements marqués par l'Histoire, et il arrive que le poète accède au beau par l'expérience de la laideur. Quant au mal affiché dès le titre du recueil, s'il nous apporte la preuve que l'art ici se dénoue de la morale, il n'en préserve pas moins la profonde spiritualité des poèmes.
D'où la stupeur que Baudelaire put ressentir quand le Tribunal de la Seine condamna la première édition de 1857 pour « outrage à la morale publique et aux bonnes moeurs » et l'obligea à retrancher six pièces du volume - donc à remettre en cause la structure du recueil qu'il avait si précisément concertée. En 1861, la seconde édition fut augmentée de trente-cinq pièces, puis Baudelaire continua d'écrire pour son livre d'autres poèmes encore. Mais après la censVoir plus
Dédié à Laurent de Médicis, Le Prince est une œuvre nourrie par l'expérience d'ambassadeur de son auteur. Machiavel y définit les fins du go... uvernement : sur le plan extérieur, maintenir à tout prix son emprise sur les territoires conquis ; sur le plan intérieur, se donner les moyens de rester au pouvoir. Parce que les hommes sont égoïstes, le prince n'est pas tenu d'être moral. Il doit être craint en évitant de se faire haïr par le peuple. La réduction de Machiavel au machiavélisme est cependant trop simpliste. On peut même lire Le Prince comme une des premières œuvres de science politique, l'auteur ne cherchant qu'à décrire les mécanismes du pouvoir, à la manière du physicien qui détermine les lois de la gravitation. Rousseau ou encore Spinoza ont même pensé que Le Prince s'adressait en vérité au peuple pour l'avertir des stratégies utilisées par les tyrans. Œuvre géniale dans son ambiguïté, Le Prince peut donc être lu sVoir plus
Henri de Malassise et le baron de Biron, authentiques négociateurs de la paix de Saint-Germain, qui fut signée en 1570, sont aux prises avec... deux gentilshommes huguenots. Les feintes, les manoeuvres, les compromis auxquels ils recourent pour la possession de deux villes, Sancerre et Angoulême, constituent la matière de ce récit, beaucoup plus psychologique qu'historique. Une femme y paraît, assez énigmatiquement, noue une intrigue et disparaît lorsque le traité est conclu et que finit le livre. L'auteur s'est souvenu de diverses missions internationales qu'il a accomplies durant sa carrière. Souhaitant en tirer les leçons et la faire revivre, il a placé son expérience dans le cadre d'un traité historique. En fait, ce qu'il nous offre, c'est un " portrait du négociateur ". Il montre ses fVoir plus